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Nos mots valent mieux que leurs photos

          Nos mots valent mieux que leurs photos.  /.  Littérature  photographie et intelligence artificielle

Depuis peu des générateurs d’images peuvent produire des clichés à partir de « prompt » c’est à dire une phrase de texte qu’une intelligence artificielle interprète à partir de sa base de données pour produire un résultat.

J’ai eu la curiosité de confronter ces logiciels à des extraits littéraires de description de lieux ou de personnages.
Les résultats sont à la fois surprenants et convenus.
D’une part, un texte un tant soit peu littéraire échappe totalement à leur entendement : Proust, Perec, etc., C’est du chinois pour ces logiciels qui les interprètent d’une façon totalement incohérente: Le portrait de famille de Simone de Beauvoir représente la même enfant onze fois ! D’autre part la volonté programmée de faire de « belles » images quel que soit le sujet, aboutit souvent à des contresens complets.
Sinon les résultats sont plutôt cohérents dans leur esthétisme « cheap ». J’ai honnêtement essayé d’éditer ces photographies avec le même soin que les miennes.

J’ai entrepris ce travail comme une expérimentation et une base pour réfléchir à ce qu’on est en droit d’attendre d’une image photographique. Les réponses sont bien évidemment multiples.
S’il s’agit de créer une image de fond pour une publicité de lessive, qu’on parte d’images copiées sur internet ou qu’on les invente de toute pièce, peu importe. Mais s’il s’agit de soi-disant œuvres de création, l’origine contrôlée doit être la règle comme pour toute œuvre.

Les questions éthiques demeurent entières et l’éducation à l’image devient plus que jamais à intégrer dans tout cursus scolaire.

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